Les gens qui m'inspirent
«Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées nous créons notre monde » (Bouddha).
Benoit Lacroix, né le 8 septembre 1915 , à Saint-Michel de Bellechasse. Il a fêté
ses 100ans l'an dernier .
Prêtre Dominicain, théologien, philosophe , médiéviste et professeur Québecois.
Voici un extrait de ce qu'il répond à une journaliste lors de nombreuses entrevues suite à son anniversaire l'an dernier.
Vous croyez en l'être humain ?
Beaucoup. Plus que jamais. J'ai confiance en l'humain parce qu'il a l'intelligence, il a l'esprit, il a le spirituel. Il est capable de dépasser les pires réalités. Il est plus fort que la nature. Par l'esprit, l'humain possède la nature, il la contemple. La méditation, c'est le triomphe de l'esprit humain. Il est d'ailleurs intéressant de voir combien la méditation est revenue à l'horizon. La prière revient aussi de différentes façons et je trouve ça très positif.
La Conscience va prendre de plus en plus d'importance. Avant le milieu du siècle dernier, la Conscience était au service de la morale dans la religion chrétienne. Tandis qu'aujourd'hui, la Conscience est au service de la personne. La Conscience n'est pas au service de la loi, elle précède la loi.(...)
Je ne manque jamais de l'écouter lors de ses rares passages à la télévision. Il est encore en grande forme malgré ses 101 ans. Malgré tous ses titres de docteur il me parle un langage que je comprend. Il nous donne toujours la nature en exemple.
«La terre dit-il : c'est la stabilité. C'est quelque chose de solide, qui dure, qui s'adapte aux saisons , qui mue avec.
Le fleuve lui fait un peu peur, c'est fluide, il coule, il s'échappe comme le temps qui passe.
Il vivait près du Mont-Sainte Anne. Le Mont lui, ne bouge pas, C'est la verticalité, plus haut que le fleuve, la montagne qui dure.
Moi j'ai toujours en tête, la mer, qui était mon horizon dans ma jeunesse. La mer aussi était toujours en mouvement. Se mettait en colère parfois. Dans les jours de grand vent je me réfugiais dans la colline. C'était rassurant. Elle coupait le vent. Je me sentais à l'abri.
Ici à Montréal j'aime aller au bord du fleuve l'été. J'aime voir ses eaux bleues et calme. Le Mont-Royal lui, il est toujours présent peu importe la rue où je circule. Quelquefois il se cache derrière un gros immeuble et puis au bout de cinq minutes en autobus le voilà qui réapparait. Toujours fidèle en pleine ville. On dit que c'est un volcan éteint . Je ne souhaite pas le voir se réveiller de mon vivant.
Après le deuil que je viens de vivre, j'ai besoin d'être rassurée. Je m'accroche à la moindre bonne parole que je lis. Je m'accroche à la famille que j'ai engendré. J'écris, je lis, je prend des nouvelles, je console, je savoure les visites que je reçois. Je médite!
De Bouddha à Benoit Lacroix, en passant par ma voisine de palier , je me nourris des mots que chacun m'apporte!
Blandine Meil